Citation :

adam & romane.

Réveil. Cette chose que je déteste comme pas possible, parce que j’ai l’impression d’avoir une alarme incendie accroché à mon oreille et qui résonne inlassablement dans ma tête. Je l’éteins, hésitant à lui faire traverser la pièce pour qu’il atterrisse sur le mur. Je sors de mon lit, entre dans le salon, remarque Alex allongée sur le canapé en ronflant doucement. Elle est mignonne quand elle dort, avec la bouche fermée, qui dit pas un mot, c’est fou. Ça change complètement à partir du moment où elle ouvre les yeux. Je prépare du café et me sors des brioches sans faire de bruit pour ne pas réveiller mon emmerdeuse de sœur. J’attrape mon paquet de cigarettes posé sur la table basse, en sors une, la cale entre mes lèvres puis tire dessus en l’allumant, fermant les yeux en aspirant la nicotine et toutes les autres conneries qu’on peut trouver dedans. Je repars dans la cuisine, me verse un café et boit une gorgée en regardant l’heure sur le four. Plus qu’une heure avant que je sois censée être au travail, je vais devoir accélérer. Je prends une nouvelle taffe sur ma cigarette, puis une autre gorgée de mon café avant d’écraser ma clope dans le cendrier du salon puis de mettre ma tasse vide dans mon évier avant d’aller prendre une douche et de me préparer complètement pour pointer ma tête au magasin de disques. Un jean bleu ciel délavé, avec un débardeur blanc puis ma veste en cuir, finissant par mes bottes. Je prends mon sac et sors de l’appartement sans faire de bruit avant de marcher jusqu’à mon travail. Un des moments de la journée où j’arrive à réfléchir le plus longtemps et calmement. A l’appartement, il y a toujours Alex pour me taper sur le système. Et quand j’ai des trous, je dérive sur Rafael et j’ai juste envie de me faire rouler dessus par un bus, même si ouais, la situation a évolué, il m’a enfin parlé. Pas répondu à mes questions comme je l’aurais voulu, mais parlé et c’est déjà un bon début. Enfin je suppose.

J’entre dans le magasin, vais directement à la caisse, pose mon sac derrière le comptoir et accroche ma veste à une chaise qu’on a mis pour les moments où on voulait se poser entre plusieurs clients qui demandent des disques pourris. Ou qui font des remarques déprimantes. Je dis bonjour à Thomas en le prenant dans mes bras, un sourire sur les lèvres alors que je remarque les quelques personnes qui sont déjà dans la boutique. Une blonde d’environ seize ans dans le rayon nouveautés, pas bon. A éviter à tout prix, j’ai mangé assez de Taylor Swift hier pour toute une vie. Un mec entre, j’hausse un sourcil, l’impression de l’avoir déjà vu dans le coin, peut-être même dans la boutique. Je me mords la lèvre, l’observe faire son chemin dans la boutique dans plusieurs rayons. Je le fixe, sans grande discrétion quand Thomas me sort de mes pensées. « Ton père a appelé, t’es invitée chez lui ce soir. » J’hoche la tête, super. Alex doit l’être aussi, je vais encore devoir retenir un excès de rage et faire comme si le couteau dans ma main n’était pas envisagé dans le fond de sa gorge. Ceci dit, ça ne peut pas être plus mal. Plus d’un mois que je n’ai vu ni mon père, ni ma mère. Je fais le tour du comptoir, me dirige vers le nouvel arrivant, un sourire sur les lèvres. « Vous cherchez quelque chose en particulier ? » Que je lui demande, haussant un sourcil en croisant son regard. En fin de compte, oui, j’ai déjà dû le voir quelques fois dans la boutique, même si je ne crois pas lui avoir déjà parlé. J’en suis même sûre. Mais parfois, faut bien aller voir les gens et je dois avouer qu’il m’intrigue un peu, voir beaucoup. Je continue de lui sourire, attendant une réponse de sa part, alors que je penche la tête sur le côté.